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Yann Bonato

Parcours

1990 - 1991 : Virginia Commonwealth Univiersity (NCAA I)
1991 - 1993 : Antibes (PROA)
1993 - 1995 : Paris SG Racing (PROA)
1995 - 1997 : CSP Limoges (PROA)
1997 - 1998 : Scavolini Pesaro (Italie)
1998 - 1999 : Reggio Emilia (Italie)
1999 - 2000 : Limoges (PROA)
2000 - 2002 : ASVEL Lyon-Villeurbanne (PROA)

Palmarès

Champion de France en 2000 (CSP Limoges)
Vainqueur de la Coupe Korac 2000 (CSP Limoges)
Vainqueur de la Coupe de France 2000 (CSP Limoges) et 2001 (ASVEL)
Vainqueur de la Coupe Busnel 1995 (CSP Limoges)
Médaillé d'argent aux Jeux Olympiques 2000 (Sydney, Australie)

Distinctions

MVP Français 1995 et 1997
Participation au All Star Game 1994 (Tours)
Participation au All Star Game 1995 (Pau)
Participation au All Star Game 1996 (Villeurbanne)
Participation au All Star Game 2000 (Nancy)

De la Liane à Capitaine Flamme

Le plus marquant dans la carrière de Yann Bonato n’est pas son palmarès mais sa trajectoire exemplaire de joueur et d’homme.

Un grand ado dégingandé. Des fringues larges. La casquette vissée sur le crâne. C’est le look du jeune Yann Bonato en 1991. L’ailier revient à Antibes imprégné de la culture US après deux années dans une High School puis à l’université. Son père Jean-Claude, pivot international aux 174 sélections, a laissé une sacrée empreinte dans le club azuréen. Il y fut champion de France en 1970, deux fois top scoreur en Nationale 1.

Scoreur, le fiston l’est également, dans un style bien à lui. Le jeune Yann est un avaleur d’espace, épais comme une brindille, quasi dénué de tir extérieur mais très agressif vers le cercle. « Yann la liane » se contorsionne et use de ses grands segments pour défier les grands dans la peinture. Son sens du panier saute aux yeux et va lui permettre de se faire une place au milieu d’internationaux (Hughes Occansey, Georgy Adams, Jim Deines) et de vétérans américains chevronnés (Lee Johnson, Robert Smith).

Ambitieux, le jeune ailier veut plus qu’un rôle de doublure dans une équipe de haut de tableau. Il veut être la première option. C’est au PSG Racing que le jeune Bonato va étancher sa soif de points et de responsabilités. Dès son arrivée, il est le top-scoreur de l’équipe parisienne (21,4 points en 93-94). L’année suivante, il termine top-scoreur et MVP français de Pro A. Bonato score à foison, quel que soit le contexte ou l’adversaire. Il finit troisième marqueur de l’Eurobasket 1995 en Grèce après avoir passé 38 points à la Yougoslavie en quarts de finale. Revers de la médaille, il traine aussi une réputation d’individualiste forcené, d’insolent, de garçon difficile à gérer.

Cette image est toujours tenace pendant sa première vie à Limoges, de 1995 à 1997. Bonato continue de scorer, beaucoup, de partout. Près de 20 points par match. Il est à nouveau élu MVP français en 1997. Le CSP finit deux fois deuxième et demi-finaliste. Pas suffisant lorsqu’on s’appelle Limoges. Son histoire dans le Limousin s’arrête là.

La transformation en Italie

En 1997, Bonato est l’un des premiers français à partir pour l’étranger. Direction Pesaro en Italie, puis Reggio Emilia. Un profond changement va s’opérer en lui durant son séjour transalpin. Sa perception évolue. Il apprend à partager, à ne plus se gaver de tirs. « J’ai mûri, je me suis calmé, je n’en voulais plus à la terre entière comme avant », expliqua-t-il aux micros de l’Humanité. Lorsqu’il revient à Limoges en 1999, Bonato n’est plus le même joueur, plus le même homme.

La mutation va se confirmer lors de la folle saison 1999-00 du CSP. L’ancien soliste devient leader, rassembleur, capitaine indispensable sur le terrain comme en coulisses où il est la voix de ses coéquipiers et le leader de l’opération survie du CSP. « Yann la liane » est devenu « Capitaine Flamme ». Cette saison, au-delà du paranormal, va laisser des traces. En quarts de finale des JO de Sydney, Bonato se rompt le tendon d’Achille. Il n’accompagnera pas l’équipe sur le podium. C’est la fin de son aventure en Bleu, à 28 ans.

Bonato sera à nouveau champion de France, avec l’ASVEL de Boscia Tanjevic en 2002. Il reviendra aider le CSP en 2003-04, mais une mononucléose et des dérèglements de l’oreille interne le pousseront vers la sortie, à 32 ans. Plus encore que son palmarès – deux fois champion, deux fois MVP français, quatre fois all star -, plus encore que ses points, on retiendra de Yann Bonato sa belle aventure humaine. Le garçon réservé, dans sa bulle, soliste, devenu fédérateur, rassembleur, attachant. Capitaine Flamme pour l’éternité.