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David Morabito : “mes joueurs m’ont bluffé”

Entraîneur de l’équipe championne de France Espoirs PROB, David Morabito revient avec nous sur ce qui a fait la réussite de son équipe cette saison avec un œil sur la dernière étape : le Trophée du Futur.

Le projet

Quels étaient les objectifs de la saison ?

Nos objectifs étaient simples : faire progresser les joueurs individuellement pour essayer de les amener au niveau professionnel; de préférence chez nous. Les objectifs sont toujours individuels dans le développement des jeunes du centre. Ensuite, nous essayons de créer une osmose collective pour faire quelque chose de sympa en tant qu’équipe mais c’est une simple conséquence du travail et de la progression individuelle de chaque joueur.

Le centre de formation de l’ADA est très jeune mais déjà couronné : qu’à-t-il de plus ?

Je pense qu’il y a deux choses importantes : les infrastructures et la vision du club. D’un point de vue infrastructures nous avons une unité de lieu exceptionnelle avec le lycée, les logements individuels, les terrains d’entraînement, la salle de musculation dans un périmètre très restreint. De plus, les moyens humains mis en place sont très importants pour réussir le double projet basket et étude avec un directeur de centre de formation, deux entraîneurs adjoints, un préparateur physique, trois professeurs de soutien. Tout est mis en œuvre pour que les jeunes puissent réussir sur tous les tableaux. La vision du club est vraiment de placer la formation au centre du projet et cela se ressent quotidiennement. Enfin, il y a une vraie cohérence entre le chemin emprunté par le staff professionnel et par le staff du centre de formation.

Le centre va connaître une nouvelle évolution majeure avec l’arrivée de son centre de performance.

C’est un projet incroyable. En restant comme cela, on n’avait déjà rien à envier aux meilleurs centres de formation de LNB. Avec le centre de performance, on va passer dans une autre galaxie. Deux terrains de 5×5 et deux terrains de 3×3 sont prévus ainsi qu’une salle de musculation, l’ensemble des équipements de récupération… ça n’existe pas hors INSEP et TPAA. Cela fait penser à une université américaine. C’est un projet qui motive tout le monde et qui donne envie de s’inscrire dans la durée.

La saison

La première phase a été poussive malgré une deuxième place (derrière Quimper) avec plusieurs victoires après prolongation ou au buzzer.

C’était une phase intéressante avec un bon niveau général. On ne s’attendait pas à dominer avec un groupe composé à plus de 60% de joueurs U18 et U17. C’est un profil d’équipe qui ne pouvait que progresser avec le temps. On est monté en puissance au fil des semaines pour se qualifier en poule haute.

Qu’avez-vous pensé de l’évolution collective et individuelle ? Y a-t-il eu un déclic dans la saison ?

Elle a été relativement linéaire. Comme beaucoup de joueurs doublaient entre U18 et Espoirs PROB, il y a certainement eu un petit déclic lorsque l’on a raté la qualification avec le groupe U18. Les joueurs ont compris les ingrédients qu’il fallait mettre pour réussir et atteindre les objectifs fixés et ensuite performer en Espoirs sur cette fin de saison.

La deuxième phase a été plus maîtrisée avec une première place de poule devant votre adversaire en finale, Antibes.

Plus la saison a avancé, plus on a progressé. On n’a pas changé notre manière de faire parce que la fin de saison arrivait. Ce sont les joueurs qui ont écrit leur propre histoire collective. Ils se sont racontés la bonne !

Blois a été choisi pour organiser le Final 4, comment cela a-t-il été vécu par les joueurs ?

Il y avait de l’excitation et un petit peu plus de pression aussi certainement. On s’est dit : se serait bête de l’organiser mais de ne pas s’y qualifier. A Blois, il y a une vraie culture basket. On savait qu’il y aurait beaucoup de monde. On voulait simplement apporter de la joie et du bonheur aux gens car on savait qu’ils allaient répondre présent.

C’était l’une des meilleures affluences pour des matchs U21 en LNB, comment les joueurs ont vécu cette ambiance ?

Mes joueurs m’ont bluffé. C’est un effectif très jeune. La maturité avec laquelle ils ont abordé la demi-finale était impressionnante. Le calme, la sérénité, le contrôle… On avait prévenu durant la semaine et on ne voulait pas qu’ils repoussent la pression mais qu’ils s’en servent pour se sublimer. Le samedi on a vraiment déroulé notre basket en transformant la pression de manière positive.

Et le dimanche face à Antibes? Que dire de cette finale?

Ce n’était pas le plus grand match de basket de la saison. J’ai préféré notre demi. C’était un combat. On avait dit aux joueurs qu’il y a un chemin pour gagner le titre. Samedi cela passait par une vraie qualité de jeu. Dimanche c’était plus avec le cœur, dans le combat. Les deux équipes se sont rendues coup pour coup. A la mi-temps on est à -5. J’ai demandé aux joueurs que même si l’on devait s’incliner au terme de la rencontre, il fallait que l’on ait joué notre basket. Ce n’était pas le cas en première mi-temps, certainement à cause de la crispation. On gagne la deuxième de huit points. C’est une très grosse performance.

Le Trophée du Futur

Êtes vous en mesure de jauger votre niveau par rapport au top 7 d’Espoirs ELITE ?

C’est difficile de se situer. On reste un groupe très jeune. Si j’avais beaucoup de dernière ou avant dernière année, cela serait plus facile. J’ai du mal à savoir. On va voir sur le terrain. On va y aller pour se faire plaisir. On sera l’une des deux équipes qui arrive déjà avec un titre cette saison. Quoi qu’il arrive, c’est la cerise sur le gâteau. On veut donner une bonne image de notre équipe et du beau championnat que l’on va représenter.

Vous arrivez au Trophée du Futur pour affronter des équipes Espoirs ELITE avec une excellente dynamique. Est-ce un plus?

On va rester nous-même. Ce serait stupide d’essayer de devenir quelqu’un d’autre parce que l’on va jouer des équipes d’Espoirs ELITE. On va s’appuyer sur ce que l’on a bien fait jusque-là, avec beaucoup d’humilité. Il n’y a pas vraiment de première division et seconde division en Espoirs puisque c’est dépendant des structures professionnels. Cela ne dépend pas des joueurs et des coachs. C’est toujours intéressant de se confronter à des adversaires que l’on ne connaît pas.