Champion de France et vainqueur du Trophée du Futur 2023 by SMS, Régis Boissié revient avec nous sur la saison pleine de son équipe et pose les jalons de la suivante.
Championnat de France, Trophée du Futur by SMS, Cholet a tout gagné cette saison. Que pensez vous de cette année en tant que coach ?
Cela faisait plusieurs années que nous n’avions pas tout gagné. Il y a de la qualité et du talent chez nos concurrents donc il faut savoir savourer et profiter de ces moments là. Une année avec le doublé ce n’est pas neutre. C’est une année qui est riche pour nous que se soit individuellement, car on a des garçons qui se sont montrés et qui ont progressé ce qui reste l’objectif principal. L’équipe et le club ont été mis en avant au travers de cette progression et de ces victoires. Ce sont des saisons qui sont en tous points positives et dont il faut savoir profiter. Ça va vite, on a l’impression que ce que l’on vit est logique et normal, on est pris dans le quotidien. Mais non, ce n’est pas anodin que de réaliser ce que les garçons ont fait cette année.
Les deux dernières saisons, il y avait une grosse lutte avec LDLC ASVEL qui vous a privé de quelques trophées, quelle a été la différence cette saison ?
On a été plus régulier. On n’a pas eu de trou dans la saison. On a eu une période difficile où l’on perd deux matchs consécutifs en novembre contre Limoges puis Blois mais avant tout dû à la qualité de nos adversaires. Mais le groupe est resté ensemble, a continué à travailler sérieusement, à être déterminé. Les garçons avaient tous un objectif depuis le début de saison, ils l’avaient bien en tête et ils avaient bien conscience de ce que cela représentait donc ils se sont donnés les moyens d’aller au bout de leur objectif. Après, c’est extérieur à nous mais le premier match la saison, on joue LDLC ASVEL chez nous (victoire 73-71) avec Risacher, Yaacov, Wibaut. On les a battus et je ne dis pas que l’on avait pas les qualités pour être au-dessus de cette équipe mais il faut aussi reconnaître qu’entre LDLC ASVEL du début de saison et celui de la fin de saison ce n’était pas le même effectif. Ça ne retire rien au parcours que l’on a fait mais si l’on doit regarder toutes les équipes et l’évolution de nos concurrents, ils n’avaient tout à fait les mêmes armes non plus.
En novembre vous perdez deux matchs consécutifs (contre Limoges et à Blois), on se dit alors qu’il y a peut être une ouverture pour la concurrence. Comment vit-on ce fait inhabituel pour l’académie Gautier dans une saison ?
Perdre fait partie de la formation. On a essayé de comprendre pourquoi on avait échoué sur ces deux matchs-là. En premier lieu parce que c’était des très bonnes équipes en face. Et puis notre jeu n’était pas aussi abouti que ce que l’on a pu démontrer par la suite. On était encore en phase de construction sur plein de choses, on progressait, on avançait mais on était pas aussi solide que sur la fin du championnat. Ça nous a reboosté, ça nous a fait du bien. On est resté avec nos valeurs et nos qualités. On s’est servi de cette période délicate pour sortir meilleur de cette période-là.
Vous banalisez l’extraordinaire avec six saisons consécutives à quatre défaites ou moins. Y a-t-il une recette magique Cholet Basket ?
Non il n’y a pas de recette miracle. On a avant tout des très bons joueurs. Et je vais vous apprendre quelque chose mais les très bons joueurs cela aide à gagner des matchs (rire). On a nos valeurs collectives et humaines. Par contre effectivement ce ratio ne se fait pas naturellement, il ne faut pas penser que c’est logique, c’est juste incroyable, saison après saison, d’être toujours en haut. Et on se sert de ça. On aime être tout en haut. On sait qu’on a un lourd héritage à porter et qu’il faut être digne des équipes précédentes. Tous les ans, l’objectif est de bien représenter le club et toutes les autres équipes qui ont réalisé des parcours incroyables.
Vous êtes à la fois l’un des coachs les plus expérimentés et l’un des plus titrés sur ce niveau de compétition, comment est ce que l’on continue à être aussi exigeant avec ces jeunes au fil des années ?
On aime ça gagner. On sait que dans la formation ce n’est pas l’unique objectif mais dire le contraire serait mentir. J’ai pris goût à être tout en haut tous les ans et je n’ai qu’une envie c’est que la saison prochaine démarre et on essaiera encore l’année prochaine d’y être. Si on ne le mérite pas ou si on n’y arrive pas ce n’est pas la fin du monde mais c’est un défi que l’on se lance tous les ans. C’est la même chose chez mes joueurs. Quand on fait le bilan de la saison et que l’on se projette sur l’année d’après, ceux qui restent prennent tellement de plaisir a réaliser le doublé qu’ils ont envie de recommencer. Cela se fait aussi simplement et naturellement que ça. Mais cela demande beaucoup de travail, d’exigence et de sacrifices. Mais comme ils l’ont vécu pour la plupart, ils savent ce qu’il faut donner et en plus ils le transmettent aux nouveaux qui n’ont pas forcément eu la chance de vivre cela.
Un petit mot pour Mathéo Leray (MVP de la saison) et Tidjane Salaun (MVP du Trophée du Futur by SMS).
Mathéo c’était notre capitaine depuis deux ans. Il a été élu MVP cette saison et il le mérite. Il marquait 12 points par match, il n’était pas omniprésent en termes de scoring même s’il en aurait les capacités. Mais il apportait tellement au groupe dans son comportement, dans le fait de rendre les autres meilleurs, dans sa défense. Les gens qui ont voté ne se sont pas arrêtés qu’aux chiffres et ont bien compris que c’était notre capitaine et un vrai exemple pour chacun des joueurs et pour le staff. Il a toujours donné le meilleur de lui-même et il est justement récompensé par cette distinction. C’est un futur grand joueur.
Tidjane est plus jeune, il progresse constamment dans plusieurs aspects. Par exemple, le Tidjane du mois de novembre quand on a essuyé deux revers consécutifs ou celui du Trophée ce n’est pas le même joueur que cela soit physiquement, mentalement ou techniquement. Il continue de progresser mais il est loin d’avoir atteint sa limite. Il ne sera plus avec nous la saison prochaine, il a une marge de progression incroyable. J’espère qu’il ira au bout de ses ambitions et de ses rêves.
Pouvez-vous nous donner les contours de l’effectif de la saison prochaine ?
On devrait partir avec un groupe de sept joueurs d’âge U21. Cette année, on en avait six. Six joueurs sont déjà chez nous. Il faudra trouver un complément sur le secteur intérieur. Il faudra faire en sorte qu’il soit le plus complémentaire possible d’Amael L’Etang et de Djiguiba Traore.