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Enzo Shahrvin : “je sais que je suis pro mais ça reste toujours un peu le rêve d’enfant.”

Enzo Shahrvin, 19 ans, est l’un des joueurs U21 les plus utilisés cette saison en Betclic ELITE. Destiné à faire la passerelle entre Espoirs ELITE et Betclic ELITE pour cette saison 2022-23, il nous raconte comment il a gagné sa place dans le groupe professionnel et revient également sur son parcours en équipe de France U20.

Tu es l’auteur d’une saison 2021-22 très réussie en Espoirs ELITE, proche du double double de moyenne, est ce que tu as senti que tu changeais un peu de statut lors de cette année pour aller petit à petit vers le monde pro ?

C’était quelque chose de très satisfaisant. J’étais déjà prêt mentalement à faire face au monde pro. Après la saison espoirs on passe du tout au rien. En espoirs j’avais la chance de jouer contre des gens de mon âge qui n’avaient pas forcément encore le gabarit. Évidemment que passer en professionnel cela a été une grande étape mais c’est vraiment quelque chose que je trouve formidable !

Quel était ton statut la saison dernière avec le groupe pro?

C’était assez compliqué car ils étaient déjà 11 professionnels sous contrat. Fab (ndlr : Fabio Milanese) et moi avions tous les deux un contrat aspirant. Mon rôle était d’être là en douzième homme et d’apporter de l’énergie quand il le fallait. C’est quelque chose que j’ai eu la possibilité de montrer une seule fois dans l’année.

Comment as-tu appréhendé ta première entrée avec le groupe pro?

J’étais stressé, c’était incroyable. Je m’étais mis beaucoup beaucoup de pression. C’était ma première fois en pro, c’était une grande étape de ma vie. Je me suis mis peut-être trop de pression mais au final je m’en sors plutôt bien. Je fais plutôt un bon match. Ça reste une bonne chose et une bonne expérience.

Tu réussis trois contres…

(Il coupe) Pour moi il n’y en a pas trois, il y en a quatre. Mais bon, pas grave (rire).

Ces contres face à Nanterre tournent en boucle sur les réseaux pendant plusieurs jours. Est-ce difficile de gérer une attention énorme, notamment sur les réseaux, d’un seul coup comme cela?

Compliqué à gérer : non. C’est une bonne chose. Moi j’étais content. Après, honnêtement, pendant le match je ne m’étais pas rendu compte de la violence et de la puissance du contre. J’ai pu réaliser après et surtout il y a beaucoup de personnes qui m’ont encouragé, beaucoup qui m’ont dit “c’est bien pour ton premier match, je te souhaite une grande carrière”. Du coup c’est plutôt plein de bonnes choses et cela dans le monde du basket c’est assez extraordinaire.

Tu as connu ta première campagne en EDF cet été avec les U20, quel est ton ressenti par rapport à cela et est-ce que c’était dans tes objectifs?

Honnêtement, je ne pensais pas que j’allais être pris parce que quand j’ai vu la liste, j’ai vu Ouedraogo, Dessert, des joueurs qui étaient déjà dans le roster EDF depuis plusieurs campagnes donc je ne m’attendais pas à avoir ma place. Mais je me suis rendu compte que je pouvais la gagner, que j’avais des choses à faire et à montrer. J’ai vraiment tout donné et c’était finalement une très bonne surprise d’être pris. J’ai eu cette chance de pouvoir jouer. C’était une très bonne nouvelle.

Est-ce que cette campagne t’a servi pour préparer le passage vers le monde professionnel ?

Oui et non car d’un côté je jouais normalement contre les meilleurs joueurs de leur pays mais finalement, le monde pro n’a rien à voir. Ce sont des joueurs qui ont de l’expérience, le basket dans le sang… Je vois des choses, parfois qui semblent banales chez des joueurs comme Jérémy Leloup qui ont énormément d’expérience et que je n’ai jamais vu dans le championnat U20. 

Tu étais sur les listes des groupes espoirs et pro pour cette saison, finalement tu joues seulement en Betclic ELITE. Comment et quand as tu appris le rôle que souhaitez te donner coach Bartecheky cette saison?

Au début, je ne m’y attendais pas. Pour le premier match de la saison je ne m’attendais pas à entrer autant parce que l’année dernière, les jeunes (Marco et Gérald) n’avaient pas beaucoup de temps de jeu mais l’équipe était différente. J’avais un peu cette peur de ne pas jouer et je pensais aller vers le groupe espoirs pour trouver du temps de jeu. Le premier match, c’était spécial car les pros ont joué avant les espoirs. J’ai eu la chance de jouer douze minutes et de faire un plutôt bon match. Et c’est parti de là. Je devais jouer encore en espoirs en début d’année et après ce match le coach espoirs m’a dit que la priorité pour moi c’était maintenant vraiment le groupe pro, que le coach commençait à me laisser ma chance et que le groupe commençait à me faire confiance. 

Quel est ton rôle dans la rotation ?

Mon rôle c’est d’apporter de l’énergie, de faire ce que je sais faire de mieux c’est à dire d’abord une bonne défense, prendre des rebonds, être hyperactif et protéger la raquette. Ca c’est quelque chose que j’ai toujours aimé du coup ce poste me va très bien. Devant moi c’est Vitalis Chikoko : un joueur très puissant, très post-up, très sol. Moi j’ai la chance d’aimer sauter donc j’essaie d’apporter l’inverse de Vitalis avec des alley-oops et des choses où j’ai des facilités : cela offre de la diversité dans le jeu.

Comment est-ce que tu vis ce nouveau rôle ?

Parfois je ne réalise pas vraiment. Je sais que je suis pro mais ça reste toujours un peu le rêve d’enfant. J’essaie au quotidien de faire du mieux possible. En plus, j’ai la chance d’être dans un groupe humainement incroyable. Les anciens m’encouragent, ils me disent quoi faire, ils me disent comment m’améliorer, quoi faire de plus. Donc on a envie de tout donner pour le club.

Quel type de joueur tu t’imagines être dans trois ans ?

Un joueur plus complet. Je veux garder l’athlète, le physique que j’ai en moi et conserver tout ce que je maîtrise déjà. Mais il va falloir que je développe certaines choses évidemment.  Mon objectif est clair : je veux être un poste 4 qui sait tout faire. Il va falloir pour cela développer un shoot, travailler sur le handle, … 

Quel est ton plus grand rêve de basketteur?

D’atteindre la NBA. Je regarde ça depuis que je suis tout petit. C’est le spectacle, la maîtrise parfaite du basket. Pour moi c’est très fort et j’ai envie de pouvoir jouer dans cette cours la. C’est vraiment mon rêve de jeune basketteur.