
Héros du 11e titre du CSP, Pooh Jeter n’a passé que trois mois à Limoges en 2015. Mais il y a laissé une empreinte indélébile, et la réciproque est également vraie. Dix ans après, interview souvenirs.
Pooh, il y a 10 ans, vous deveniez champion de France avec Limoges…
10 ans, c’est dingue ! Le temps passe si vite… Avoir pu vivre ces moments, avoir trouvé des frères dans l’équipe, le soutien d’une communauté comme Limoges, ça me suivra à jamais. Ce sont des souvenirs exceptionnels. J’étais le dernier arrivé dans l’équipe : j’étais en Chine, je suis arrivé en mars, à peu près deux semaines avant le coach Philippe Hervé. Avec mes coéquipiers Adrien (Moerman), Léo (Westermann), Nobel (Boungou-colo), Jamar (Smith), Fréjus (Zerbo), Ous (Camara), J.P. (Batista) et tous les autres, le lien est incroyable…
Vous êtes encore en contact avec certains ?
Avec la plupart, oui ! Je discute souvent avec Pape (Amagou), avec Nobel aussi. Ma femme est très proche de celle de Jamar, donc on est encore en contact. Adrien, également, bien sûr, Léo quand on peut. Quand Gonzaga est venu à Portland, j’ai pu revoir J.P. Donc oui, je garde le contact avec mes gars. J’aimerais revenir à Limoges pour voir ce que ça ferait.
🎬 "LIMOGES 2015 – LA MAGIE DE BEAUBLANC" 🌋
— Betclic ELITE (@Betclic_ELITE) June 18, 2025
Documentaire disponible ce vendredi sur YouTube (LNB) à l'occasion des 10 ans du dernier titre de Champion de France du @limogescsp 🌟#LNBLegendes pic.twitter.com/JYSH2XsxNF
Quel est le premier souvenir qui vous vient en tête quand vous pensez à Limoges ?
Les supporters, bien sûr ! Ils étaient dingues. Et notre président, Frédéric Forte, qu’il repose en paix… Je me rappelle de nos conversations. Je garde une très belle image de lui. Et de Philippe Hervé aussi, avec qui je parle à l’occasion. On s’était revu récemment lors d’une Summer League NBA. J’ai beaucoup appris à ses côtés. Et vous savez, je travaille dans le staff des Portland TrailBlazers (NBA) et je parle en permanence de la France, de mon passage en LNB, de Limoges avec Rayan Rupert. Je suis tellement reconnaissant d’avoir pu vivre cela. Rayan avait 10-11 ans à l’époque donc qu’il se souvienne de mon match face à Strasbourg en finale, c’est fou ! Et tiens, il faut parler de mon fils aussi ! Il est né en janvier 2015 donc il avait deux mois quand on est arrivé à Limoges. J’ai revu des photos récemment, c’est un souvenir incroyable. CSP pour la vie !
Ce qui est fou, c’est que Limoges est l’expérience la plus courte de votre carrière, trois mois seulement, et vous y êtes devenu une petite légende…
Exact ! Mais ça a été trois mois géniaux ! Je m’en souviendrai toute ma vie.
Pourquoi n’êtes-vous pas resté plus longtemps à Limoges ?
En fait, à l’époque, je passais toutes mes saisons en Chine. J’y suis resté de 2012 à 2020. Par contre, je me rappelle très bien que Tony Parker m’avait appelé l’année après Limoges : « Viens mec, j’ai besoin de toi à l’ASVEL ! » Mais je lui ai répondu que j’étais devenu trop Limougeaud pour venir (il sourit). Je suis heureux d’avoir pu gagner en France, ça a été l’un des pays où j’ai pu le plus démontrer mon talent…
À l’image de ce money-time complètement dingue du Match 4 contre Strasbourg : 11 points en 4 minutes pour offrir le titre au CSP…
C’est un souvenir délirant ! Quand je rentrais ces shoots, regardez les images, j’étais à deux doigts de pleurer. J’avais tellement d’émotions qui me traversaient : « Waouh, je suis vraiment en train de faire ça ! » Et puis, je regardais ma femme et mon bébé dans les tribunes, elle le tenait dans ses bras avec le casque anti-bruit sur les oreilles. Le public était en transe également. C’est un moment hors du temps. J’adore quand on m’en reparle : Rayan (Rupert) ou des joueurs qui sont passés en France. Je suis heureux d’avoir pu laisser mon empreinte comme ça en LNB. À l’époque, il y avait Tony Dobbins à Strasbourg et il est maintenant assistant-coach à Boston. Quand on s’est revu, il m’a dit : « Pourquoi fallait-il que tu nous assassines comme ça ?! » Mais bon, c’était une finale, je n’avais pas le choix… Surtout que c’est mon seul trophée en carrière. Je suis allé en finale de nombreuses fois, dans de nombreux pays, mais c’est mon seul titre. C’est pour ça que ça restera si spécial pour moi. Etre champion, ça signifie tellement.
💥 Le festival de @PoohJeter qui donne le titre 🏆 au @limogescsp face à la @sigstrasbourg en 2015 !
— Betclic ELITE (@Betclic_ELITE) March 18, 2020
Bonne séquence replay @Cathy2206 & @vddtrn 😉 https://t.co/EB6jz1FfMX pic.twitter.com/VQz8fHCkGY
Que faites-vous désormais avec Portland exactement ?
Je suis un coach individuel aux Blazers et le GM adjoint de l’équipe de G-League, Rip City Remix. Je suis la seule personne en NBA qui a un rôle à la fois en NBA et en G-League. D’ailleurs, vous savez que le coach de Paris, Tiago Splitter, fait maintenant partie de notre staff technique… Bonne chance à lui en finale !
Que pensez-vous des deux Français de Portland, Rayan Rupert et Sidy Cissoko ?
Ils travaillent tellement dur que le meilleur reste forcément à venir pour eux. Il faut juste qu’ils continuent à croire en eux, qu’ils aient la conviction que tout va bien se passer et ce sera le cas. Et quand je vous qu’ils travaillent dur, il faut que je vous laisse, j’ai un entraînement individuel avec Sidy dans 10 minutes…
Replongez au coeur du dernier titre du Limoges CSP à travers un documentaire inédit et avec les témoignages de plusieurs Champions de France : Nobel Boungou Colo, Adrien Moerman et Philippe Hervé. L’occasion de revoir le money-time légendaire de Pooh Jeter lors de l’Épisode 4 des Finales 2015. Frissons garantis …