
Alors que le Limoges CSP fête ce mardi les 32 ans du seul titre européen de l’histoire du basket français, entretien avec l’un des héros de ce trophée, le scoreur américain, Michael Young.
Michael, nous sommes le 15 avril… Est-ce un jour particulier pour vous ?
Bien sûr ! C’est une date que je n’oublierai jamais… Je ne manquerai jamais un anniversaire du 15 avril, c’était un énorme accomplissement pour nous.
Quels souvenirs gardez-vous de ce jour ?
D’abord qu’on a passé la journée entière à attendre que le temps passe à l’hôtel (il rit). Puis ce sentiment incroyable après le buzzer final. On est passé d’une journée ennuyeuse à mémorable ! Ce titre est l’une des plus grosses réussites de ma carrière…
C’est aussi l’une des plus grandes surprises de l’histoire du basket européen…
(il interrompt) Ah bon ?
Cela ne l’était pas pour vous ?
C’est difficile à dire car je connaissais notre valeur collective. J’étais persuadé que nous avions nos chances.
Surtout avec cette incroyable défense façonnée par Bozidar Maljkovic…
C’est ça ! Une défense dure et hermétique ! Et vous savez, on répète que c’est la défense qui gagne des titres… Je dois dire que j’adorais Boja. C’était un grand coach, il nous a parfaitement préparés et c’était un bon mec. Parfois, oui, il pouvait être un peu dur avec nous mais ça fait partie du métier d’entraîneur !

Michael Young (en bas à droite), grand artisan de l’immense exploit du Limoges CSP en 1993.
Êtes-vous toujours en contact avec certains des joueurs de l’époque ?
Oui. Je parle de temps en temps avec Jurij Zdovc, Richard Dacoury, Jim Bilba et Jimmy Vérove.
Au-delà de ce titre en EuroLeague, vous avez joué trois saisons complètes au Limoges CSP, entre 1992 et 1995…
J’ai adoré tout mon passage à Limoges. Cela fait partie de mes meilleures saisons en Europe. Aujourd’hui, quand j’entends parler de Limoges, cela m’évoque beaucoup de choses. C’est là où j’ai gagné un titre européen, là où ma fille est née, etc. J’ai beaucoup de bons souvenirs à Limoges !
Suivez-vous toujours les résultats du club ?
Bien sûr ! Je me tiens au courant en permanence. Il faut que je retourne à Limoges pour une visite d’ailleurs. Lors du dernier évènement (les 30 ans du titre en avril 2023), je n’ai pas pu venir. Mais quand j’étais là pour la dernière fois (en 2013), j’ai pu constater à quel point nous étions tous des superstars en ville. C’est une nouvelle génération maintenant mais les gens continuent de se souvenir. C’est super de voir que nous avons laissé une empreinte durable quelque part.
En revanche, nous sommes beaucoup à ne pas nous souvenir que vous avez aussi joué avec la CRO Lyon en 1995…
Je comprends (il rigole). Mais pas moi ! Parce que je me suis de nouveau blessé au genou à Lyon en seulement trois matchs (après avoir fini son aventure limougeaude par une luxation de la rotule du genou gauche sur un match à 35 points en Playoffs de Pro A contre l’ASVEL, ndlr).
Que devenez-vous aujourd’hui ?
Je suis coach à l’université d’étude biblique à Houston. Je suis heureux, j’adore coacher et être au contact des jeunes joueurs.
Quel type de coach êtes-vous ? Très orienté vers la défense, comme l’était Maljkovic, ou un coach d’attaque, comme votre profil de joueur ?
Comme Boja, aucun doute !