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Matthew Strazel : « être une génération spéciale »

Meneur de l’ASVEL depuis déjà deux saisons au plus haut niveau français et européen, Matthew Strazel faisait partie de l’équipe de France U19, vice-championne du monde à Riga. Il revient avec nous sur sa première compétition internationale sous le maillot de l’équipe de France.

Que représente l’équipe de France pour vous ?

Une fierté avant tout de pouvoir porter les couleurs de l’équipe de France. Jouer pour tout un pays c’est quelque chose que je n’avais encore jamais fait si ce n’est en U15 mais c’était un tournoi amical, le tournoi de l’amitié en Grèce. Porter le maillot sur une compétition internationale c’était un sentiment assez spécial : une fierté et un honneur.

Pouvez-vous revenir sur la préparation qui a été très raccourcie. 

Effectivement cela a été une préparation écourtée car plusieurs joueurs ne pouvaient pas être disponible sur certains stages. Le premier début Juin puis celui qui a démarré le 18, Rudy (Demahis Ballou), Jayson (Tchicamboud) et moi-même étions retenus par le Final 4. On a finalement été les trois meneurs sélectionnés pour cette coupe du monde et on est arrivé un peu au compte-gouttes. On a eu très peu d’entraînements tous ensemble pour se préparer mais sur le peu de temps qu’on a eu on a essayé de faire preuve de professionnalisme, on s’est mis au service de l’équipe, on a essayé d’apprendre les systèmes le plus rapidement possible pour être performant malgré cette préparation très courte.

Vous n’avez eu aucun match amical avant la compétition. Comment est-ce que l’on gère cela en tant que joueur ? 

C’est clair que c’est spécial. J’en ai parlé avec le coach, il m’a dit que c’était la première fois que ça lui arrivait. Maintenant, le basket reste notre métier ; comme j’ai dit avant, on a essayé de faire preuve de professionnalisme, le basketball reste quelque chose que l’on aime faire donc si on met de la bonne volonté, au final, jouer des matchs amicaux on a pu le faire entre nous si je puis dire. Je ne pense pas que cela nous a tant dérangé.

Vous êtes le joueur le plus expérimenté de l’équipe avec déjà deux saisons pleines au niveau professionnel, comment avez-vous apporter cela au groupe ? 

Ça s’est fait un peu naturellement. Les gars autour de moi m’ont vite accordé leur confiance après mon arrivée dans le groupe. Avec mes moyens et l’expérience que j’ai eu en Euroligue et Jeep Élite au sein d’un groupe de joueurs professionnels et de joueurs renommés, j’ai essayé de transmettre ce que j’ai pu apprendre à l’ASVEL à notre équipe. J’ai essayé de faire au mieux pour les aider et que l’on aille le plus loin possible.

Prendre ce rôle de leader était également une demande du coach, Fred Crapez ? 

On a eu un entretien individuel avec les coachs. Ils voulaient que je sois l’un des leaders sur le terrain et vocal. Moi j’ai pris ce rôle à cœur et j’ai essayé de le faire au mieux.

La compétition démarre par une grosse victoire face à la Corée avant de se faire surprendre le lendemain par l’Espagne. Victor Wembanyama nous avait dit que cette fin de match ratée vous avez servi pour la suite de la compétition. Qu’avez-vous pensé de ces deux premiers matchs ? 

Comme l’a dit Victor, ce match face à l’Espagne nous a presque servi de leçon. On a gagné le premier match assez facilement mais on est arrivé prêt face à l’Espagne, on a bien démarré, on a fait un écart assez conséquent dès le début du match (ndlr : 16 à 2 après sept minutes de jeu). Après, ils ont fait une défense de zone où on n’a pas été très adroit et petit à petit ils sont revenus. Mais je ne pense pas que le fait de jouer la Corée en premier a fait que cela a été difficile pour nous de nous mettre en route. Je veux insister sur le fait que l’on a pris tous les matchs de la même manière. Avant l’arrivée en Lettonie on a fait une réunion entre joueur. On s’est dit que l’on avait envie d’être une génération spéciale et de faire quelque chose de grand et que les gens se souviennent de nous. On a essayé de mettre de côté les réseaux, tous les highlights qu’il y aurait pu avoir durant la compétition on a décidé de ne rien mettre sur nos réseaux. C’était vraiment un projet collectif, tout le monde était d’accord. On a pris tous les matchs dans le bon sens pour essayer de faire quelque chose de grand.

Après avoir obtenu la première place du groupe face à l’Argentine, vous démarrez les matchs couperets face au Mali. 

Le match face au Mali on le voyait un peu plus difficile honnêtement. Il y a eu un écart mais au début ça a été un peu compliqué. On savait que c’était une équipe très physique, que lors du dernier championnat du monde U19 ils ont été en finale donc c’est clairement une équipe que l’on a prise au sérieux mais on s’est rendu le match facile.

L’étape suivante c’est la Lituanie avec une victoire après prolongation. 

Le début de match est compliqué, ils avaient anticipé notre défense sur les picks. Leur jeu était assez huilé, ils nous ont un peu pris de court. On a dû s’adapter et changer de défense. Ce match face à la Lituanie a été difficile car on a été mené et ce n’est pas quelque chose qui nous était déjà arrivé. Mais on s’est beaucoup parlé pendant le match, on est resté soudé comme une équipe : c’était une vraie réussite cette victoire face à la Lituanie.

Crédit Photo : FIBA