
Et si la 21e journée de Betclic ÉLITE avait marqué un tournant dans la lutte pour le maintien ? Pendant que Fos-Provence, Champagne Basket et Paris restent pleinement concernés, Orléans et Cholet respirent beaucoup mieux. Dijon, Le Mans, Monaco et Limoges ont également passé un excellent samedi.
Une JDA renversante
Roanne va s’en mordre les doigts… À la 37e minute, la Chorale avait quasiment acquis une précieuse victoire dans la course aux playoffs (80-69). Et puis, plus rien… “On ne peut s’en prendre qu’à nous, on a le match en mains, puis un ou deux joueurs perdent la tête, on jette des balles en touche”, regrettait Jean-Denys Choulet, furieux face au manque de lucidité de ses troupes face à la zone-press sortie du sac de la JDA Dijon. Alors que les Roannais déraillaient, un homme sortait du bois : Khadeen Carrington, auteur de 28 points et 4 passes décisives. Après avoir observé Rashard Kelly arracher la prolongation (83-83), l’ancien meneur de l’AS Monaco enfilait le costume de héros afin de sécuriser le hold-up bourguignon (100-96). “Khadeen, on sait qu’il peut prendre ses responsabilités pour jouer des un contre un, aller chercher des fautes, driver vers le cercle, mais aussi marquer à trois points”, appréciait son coach Nenad Markovic. Toute cette belle panoplie qui permet à la JDA, désormais 5e, de réaliser une excellente opération en vue du Top 8.
La Roca Team tout en maîtrise
Alors que les dirigeants ukrainiens du club se mobilisent pour venir en aide à la population de leur pays natal, Oleksiy Yefimov en tête, la Roca Team poursuit les affaires courantes. Moins de 48 heures après une défaite frustrante à Barcelone, les hommes de Sasa Obradovic ont facilement disposé de Bourg-en-Bresse. Une victoire construite dans le deuxième quart-temps, remporté 30-14 avec un Brock Motum intenable (25 points à 8/12, 6 rebonds et 3 passes décisives au final). “Brock Motum n’avait pas beaucoup joué le dernier match mais on savait que ça pouvait être lui le joueur clé”, relevait Sasa Obradovic. “Les gars l’ont bien trouvé par rapport à la défense que nous proposait Bourg-en-Bresse.” Rapidement à l’abri (51-34, mi-temps puis 59-39, 24e minute), l’ASM s’est offerte une fin de match sereine. Le rapproché bressan est resté vain (93-84, score final) et la JL continue de perdre du terrain dans la course aux playoffs, même si perdre à Gaston-Médecin est tout sauf une infamie. “Chaque match sera une finale pour aller chercher les playoffs. On va jouer des équipes moins bien classées, à nous de faire le boulot. On sait qu’on est capable de faire de bonnes choses”, veut croire Alexandre Chassang (11 points, 4 rebonds et 3 passes décisives).
La vengeance du CSP
Les affaires reprennent comme elles se sont arrêtées avant la trêve à Limoges : par une victoire dans l’enfer de Beaublanc. L’une contre un rival historique il y a quinze jours, l’Élan Béarnais, l’autre ce samedi face à une équipe avec laquelle s’est tissée une certaine inimitié au gré des finales des années 2010, Strasbourg. Et si les affrontements CSP – SIG sont souvent tendus ou accrochés, celui-ci ne l’a jamais été. En dix minutes, au cœur du deuxième quart-temps, le tsunami limougeaud a tout emporté : un dunk ravageur de C.J. Massinburg (24 points à 9/13 et 4 passes décisives), l’impact de DeMonte Harper (19 points à 7/10 et 5 rebonds), la patte de Nicolas Lang (13 unités à 50%)… À la mi-temps, les Alsaciens étaient déjà dans les cordes (47-30). La suite ne fut plus qu’un long chemin de croix pour eux, finalement défaits 89-62. Une superbe revanche pour les hommes de Massimo Cancellieri après leur déroute du match aller (66-97).
Fos-sur-Mer rechute
À la 25e minute, la tension était à son comble au Palais des Sports. Dans un match ciblé de longue date par tout un club, Orléans était mené 52-44 par la lanterne rouge Fos-sur-Mer et s’apprêtait à se retrouver à la dernière place du championnat. Mais l’heure de la révolte a sonné, avec un instigateur majeur : Nobel Boungou-colo, revenu au club après treize ans de pérégrinations extérieures. Pour son grand retour dans son club formateur, le double champion de France a été décisif (16 points à 6/12 et 3 rebonds). Dans son sillage, Junior Mbida a aussi réussi ses débuts (10 points à 5/8 et 5 rebonds) tandis que Chris Warren a fait ce qu’il sait faire de mieux : marquer des points (19). De quoi renverser la situation (78-65, 36e minute puis 82-74, score final) au grand dam d’une équipe provençale qui reste seule dernière et ne surfe pas sur la dynamique de sa victoire acquise avant la trêve contre Pau, malgré les efforts de sa recrue Iggy Mockevicius (11 points à 5/8 et 6 rebonds).
Cholet fait la totale
Et si la victoire à Parsemain fin janvier avait tout changé ? Très mal en point à l’époque, englué dans la zone de relégation, Cholet Basket est désormais 13e de Betclic ÉLITE, fort d’une série inédite depuis octobre 2019 : quatre succès de rang ! Ce samedi, alors que D.J. Hogg et Nianta Diarra manquaient à l’appel, les joueurs de Laurent Vila ont effectué une excellente opération en disposant d’un concurrent direct, Champagne Basket, le panier-average en prime (75-56). Pourtant, Châlons-Reims était encore dans le coup à la 34e minute (55-49) mais les Marnais ont complètement explosé en vol et se retrouvent désormais 17e du championnat. Côté CB, on notera l’adresse retrouvée de Peter Jok (20 points à 8/14 et 7 rebonds), la partie remarquable de Dominic Artis (17 points à 7/10, 6 rebonds et 4 passes décisives) et la polyvalence de Boris Dallo (notre photo ; 10 points à 4/8, 10 rebonds et 6 passes décisives).
Le MSB regarde vers le haut
Mis sous pression par la victoire dijonnaise quelques heures plus tôt, Le Mans n’a pas perdu le bénéfice de sa quatrième place. Rien n’a été simple cependant pour les Sarthois qui ont longtemps été accrochés par le Paris Basketball (67-67, 30e minute). Sans Kyle O’Quinn, remercié, ni Axel Toupane, grippé, la ligne arrière Kyle Allman (20 points, 7 rebonds et 4 passes décisives) – Ryan Boatright (18 points et 4 passes décisives) a permis au club de la capitale de rester dans le coup. Mais Darius Johnson-Odom (13 points et 10 passes décisives), parfaitement secondé par les 22 unités de l’ex-NBAer Dante Cunningham, tandis que Terry Tarpey réalisait, comme d’habitude, toutes les petites actions décisives : une interception décisive par ci, un rebond offensif par là. Résultat, un écart pas forcément mérité (95-82) mais un Top 4 renforcé pour le MSB alors que Paris se rapproche dangereusement du bas du classement, à égalité avec Champagne Basket à la 17e place.
Photo : Melvyn Augas