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Les retrouvailles Collet – Tavano, l’asymétrie Delord – Thinet : le All Star Game, aussi une histoire de coachs

D’un côté, un ancien binôme indissociable. De l’autre, un assemblage hétéroclite entre le doyen des coachs de LNB et le deuxième plus jeune de Betclic ÉLITE. Le All Star Game by Gorillas mettra aussi aux prises quatre entraîneurs reconnus mercredi à l’Accor Arena.

Ils ne s’étaient plus assis cote à cote sur un banc depuis le 14 juin 2016, funeste date d’un Match 5 de la finale de Pro A contre l’ASVEL (77-80), quatrième échec d’affilée de Strasbourg sur la dernière marche. Alors, à l’heure de se retrouver mercredi en conférence de presse à l’Accor Arena, Vincent Collet et Pierre Tavano ne masquaient pas leur plaisir d’être associés à la tête de la sélection France. « C’est un peu un retour aux sources pour tous les deux », savoure le sélectionneur national.

Au bon souvenir des 16 années ensemble…

Leur histoire commune remonte à 2000, été de la promotion de Vincent Collet au poste d’entraîneur du Mans. Il contacte alors le Lyonnais, coach des Espoirs de l’ASVEL, et s’en suivront 16 années de collaboration ininterrompues, marquées par deux titres de champion de France (2006 et 2009), deux Semaine des As (2006 et 2010), une Leaders Cup (2015), deux Coupe de France (2004 et 2015) et une finale d’EuroCup perdue contre le Galatasaray Istanbul en 2016. Largement suffisant pour créer une vraie relation de confiance, l’un des binômes les plus emblématiques du basket français.

« Pendant ces 16 années, je n’avais pas connu d’autres assistants », sourit Vincent Collet,  en se rappelant aux bons souvenirs du MSB, de Villeurbanne et de Strasbourg. « Bien sûr qu’on garde des rapports constants. Nous sommes restés en très bons termes. L’été où nous nous avons été séparés, c’était un peu par la force des choses. Pierre avait signé à Tours avant que la SIG ne me rappelle. Il n’était donc plus possible de le récupérer. » Pas rancunier, évidemment, Vincent Collet profitera de son année sabbatique pré-JO pour conseiller son ex-protégé, engagé avec le TMB dans la lutte pour la montée en Pro B. « Vincent était très content [de notre accession] », racontait l’entraîneur tourangeau l’été dernier à Le Sport – Basket. « Quand on a eu des périodes difficiles, je me suis servi de Vincent sur le plan sportif et extra-sportif. Ses conseils ont été très importants, ça m’a beaucoup aidé. Je savais que je pouvais compter sur lui. Il a regardé certains de nos matches et ensuite on faisait un débriefing pour savoir ce qu’il fallait améliorer et changer. J’ai vraiment apprécié. Les coachs ont aussi besoin d’avoir, à certains moments, quelqu’un qui leur donne de bons conseils et de la confiance. »

De fait, même s’il ne s’agit que d’une courte parenthèse dans la saison, les deux techniciens sont ravis de se retrouver l’espace de deux jours à Bercy. « Là où je suis le plus heureux, c’est de retrouver Vincent sur le banc. De savoir qu’on va être ensemble sur un match sans pression, ça va faire plaisir. » Cette fois, il n’y aura pas de 8e trophée à aller chercher ensemble. Juste une belle soirée à partager et de nouveaux souvenirs à se créer.

Alain Thinet, 32 ans après…

En revanche, du côté de la sélection étrangère, la la doublette est complètement atypique. Lorsque Alain Thinet, l’entraîneur adjoint, a coaché son premier All Star Game (en 1989, à Cholet), son homologue Elric Delord n’avait que… 9 ans ! « Il devait y avoir 4 000 personnes à la Meilleraie et demain, il y en aura 16 000 à Bercy. On a réussi à créer un superbe évènement, une super vitrine pour le basket. » À la tête du leader surprise Saint-Chamond, le doyen des coachs de LNB se voit ainsi indirectement récompensé de sa belle carrière. « C’est surtout plus une reconnaissance pour le club que pour moi », bottait-il toutefois en touche. « Ça rejaillit sur un club certes bien classé en Pro B mais pas très connu. Ça permet de montrer à tout le monde que le basket existe dans la Loire, en dehors de la Chorale de Roanne. Saint-Chamond est en train de progresser et être ici est une belle récompense. »

Le natif de Montbrison pourra ainsi aiguiller son collègue, tout sourire devant les micros à Bercy. « C’est toujours marrant de commencer un entraînement en demandant aux joueurs ce qu’il faut faire tellement je ne sais pas trop », rigolait-il. Remplaçant au pied levé de T.J. Parker, malheureusement touché par le Covid-19, le deuxième plus jeune entraîneur de Betclic ÉLITE (derrière Lassi Tuovi) a été contacté mardi matin, lors du shooting avant la rencontre contre Gravelines-Dunkerque. « On m’a demandé si j’étais disponible pour venir. Mais c’est un plaisir, c’est mon premier All Star Game, je suis content d’être là. » Comme tous les participants, joueurs et coachs confondus…