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La grande soirée de Paris, le derby de l’Ouest pour Cholet

Bloqué jusque-là à une seule petite victoire, le Paris Basketball a créé une immense surprise en faisant chuter l’ASVEL à Carpentier (82-79). Ce samedi soir marque la révolte des mal-classés avec également le dénouement heureux en prolongation pour Orléans.

Paris, une soirée pour l’histoire

Il y eut la première victoire historique à Caen en novembre 2018. Il y eut la montée en Betclic ÉLITE décrochée en juin dernier. Il y eut le buzzer beater de Kyle Allman à Cholet. Et il y aura une nouvelle soirée de légende dans la courte histoire du Paris Basketball, peut-être la plus belle de toutes, celle où le promu s’est offert le scalp de la grande ASVEL (82-79), championne de France en titre.

“C’est une victoire de fou”, savourait Ismael Kamagaté, au micro de Sport en France. À l’image de son équipe, le jeune pivot a été épatant (16 points à 7/9), faisant chavirer une Halle Carpentier garnie jusqu’aux cintres. Magnifiques de courage et de solidarité, portés par une fantastique ligne arrière Kyle Allman (21 points à 7/12, 8 rebonds et 4 passes décisives) – Juhann Begarin (15 points à 5/9 et 6 rebonds), les hommes de Jean-Christophe Prat ont parfaitement préparé leur coup toute la semaine, pendant que l’ASVEL était encore aux prises avec Kazan jeudi soir. Paris a peut-être aussi profité d’un relâchement inconscient des Villeurbannais, couverts de louanges sur la scène continentale et sûrement plus relâchés contre un promu que contre le CSKA Moscou. Peu importe finalement, les Parisiens totalisent désormais deux victoires, tandis que l’ASVEL laisse filer Boulogne-Levallois seul en tête du classement. En attendant le résultat de l’AS Monaco demain à Bourg-en-Bresse…

John Roberson, au bon souvenir de Jean-Denys Choulet

Cette défaite rhodanienne permet donc à Strasbourg de revenir à la hauteur de l’ASVEL, avec un bilan de cinq victoires en sept rencontres. Malgré une immense frayeur (de 81-71 à 89-88 dans les trois dernières minutes), la SIG a réussi à maîtriser les velléités roannaises (93-88, score final). Avec un John Roberson qui s’est rappelé au bon souvenir de Jean-Denys Choulet, l’entraîneur avec qui il a été sacré champion de France en 2017 : 27 points à 9/15 et 5 passes décisives en 25 minutes pour l’ancien meneur de l’Élan Chalon.

La fête des voisins pour Cholet

Si Strasbourg parvient tant bien que mal à suivre le rythme, ce n’est pas le cas du Mans, qui s’est incliné ce samedi, dans le derby des Pays-de-la-Loire qui plus est. À la Meilleraie, Cholet a remporté une opposition physique et résolument offensive, après avoir fait la course en tête pendant l’immense majorité de la rencontre (73-59, 26e minute). Portés par une fantastique adresse longue distance (13/23 à trois points), les coéquipiers de Darrin Govens (16 points à 7/11 et 10 passes décisives) se relancent ainsi après leur déroute choralienne du week-end dernier.

Brandon Jefferson sauve Pau

Vaincu dans les Mauges, le MSB (4v-3d) se retrouve désormais à égalité avec l’Élan Béarnais qui a bien failli tomber dans le piège tendu par Fos-sur-Mer. À la 35e minute, malgré trois quart-temps sans aucune réussite à trois points, les BYers menaient encore de neuf unités (57-66), dans le sillage d’un Lasan Kromah intenable (28 points à 9/19, 4 rebonds, 3 passes décisives et 2 contres). Mais Pau-Lacq-Orthez compte aussi certains joueurs de grand talent dans son effectif, et un certain Brandon Jefferson en chef de file. Pendant que le promu méridional ne réussissait que trois tirs primés lors de l’intégralité de la rencontre, l’ex-lutin d’Orléans en a tenté 16 à lui tout seul (pour 7 réussites), et a notamment planté le shoot qui a anesthésié l’équipe de Rémi Giuitta à 30 secondes du buzzer final. Avec 25 points à 8/17, 6 rebonds et 5 passes décisives, le Texan restera comme le grand bonhomme de la soirée dans le Béarn.

La JDA inquiète

Déjà corrigée par Malaga en Ligue des Champions lundi (-29), la JDA Dijon a bouclé une semaine catastrophique à Limoges. Pour le retour de Nenad Markovic à Beaublanc, l’équipe côte-d’orienne a été inexistante, vaincue de 25 points (57-82). Les finalistes de Betclic ÉLITE ont payé une véritable indigence offensive, avec seulement 23 unités inscrites en seconde mi-temps. Mais il n’y avait également pas grand chose à faire face à un CSP de ce niveau-là, magnifié par le niveau du pigiste C.J. Massinburg (24 points à 7/11 et 6 rebonds). Les deux équipes affichent désormais le même bilan : trois victoires en sept rencontres.

Warren – Ndoye, cruels anciens

Enfin, il n’est jamais plaisant de retrouver ses ex. Nanterre 92 en a fait l’amère expérience à Orléans. Et pourtant, l’un d’entre eux n’était pas dans un état d’esprit revanchard. Légende du club, champion de France 2013 et artisan majeur du doublé Coupe de France – FIBA Europe Cup en 2017, Chris Warren a torturé son ancien employeur en cumulant 27 points à 9/15 et 9 passes décisives. L’autre avait peut-être plus de choses à prouver : pas forcément très épanoui à Nanterre en 2019/20, Youssou Ndoye a régné sur les débats dans la raquette (26 points à 11/17 et 8 rebonds). Sans oublier l’enfant de la JSF, Jérémy Nzeulie, auteur de 8 points, 3 rebonds et 4 passes décisives.

Et au milieu de toutes ces jolies statistiques individuelles, l’OLB a surtout assuré l’essentiel : sa deuxième victoire de la saison (95-81) ! L’équipe de Germain Castano a su se remettre d’une fin de match mal gérée, autorisant notamment un 3+1 à Thomas Wimbush dans la dernière minute (17 unités), pour survoler la prolongation, remportée 16 à 2 (!). Au même titre que Paris, l’équipe de Germain Castano se rebelle en bas de classement et provoque ainsi un regroupement général (à deux victoires et quatre défaites) avec le promu francilien, Le Portel et Roanne.

Photo : @MELO